The Conjuring : Last Rites
Depuis 2013, la saga The Conjuring s’est imposée comme un pilier du cinéma d’horreur contemporain. James Wan avait frappé fort avec le premier opus, en donnant un souffle nouveau au film de maison hantée grâce à une mise en scène tendue, une atmosphère suffocante et surtout un duo d’acteurs qui ont immédiatement conquis le public : Patrick Wilson et Vera Farmiga, alias Ed et Lorraine Warren.
Au fil des années, la franchise s’est élargie en un véritable univers cinématographique (Annabelle, La Nonne, La Malédiction de la Dame Blanche), mais le cœur de la saga restait centré sur les Warrens. Avec The Conjuring: Last Rites, sorti en septembre 2025, les producteurs annoncent vouloir offrir un dernier chapitre à ces personnages emblématiques, et donner ainsi une conclusion digne de ce nom à une histoire qui a effrayé et fasciné des millions de spectateurs à travers le monde.
Un récit inspiré d’un cas réel : la famille Smurl
Comme toujours, l’inspiration est à chercher du côté des archives des véritables enquêtes menées par Ed et Lorraine Warren. Cette fois, le film puise dans l’affaire de la famille Smurl, une histoire de hantise particulièrement célèbre aux États-Unis dans les années 1980.
Dans le film, tout commence pourtant bien plus tôt, dans les années 60, alors que Lorraine est enceinte. Les Warrens croisent la route d’un miroir hanté, un objet maudit qui ne tarde pas à semer le chaos. L’intrigue reprend ensuite en 1986, lorsque le miroir réapparaît dans la maison des Smurl, déclenchant une série de phénomènes paranormaux d’une violence inédite. Le couple Warren, déjà fragilisé par la fatigue et les blessures accumulées au fil des années, est de nouveau appelé à affronter les ténèbres, cette fois avec une menace qui semble directement les viser.
Le poids du temps et de la famille
L’un des grands intérêts de ce dernier film est qu’il ne se contente pas d’empiler des scènes de frissons. Il explore aussi la dimension intime et personnelle des personnages principaux. On retrouve ainsi Judy, la fille des Warrens, désormais adulte, interprétée par Mia Tomlinson. Sa relation avec ses parents, son regard sur leur travail et les dangers qu’ils ont fait peser sur leur foyer, sont au cœur de l’intrigue.
Ed et Lorraine apparaissent fatigués, vulnérables, mais toujours portés par leur foi et leur mission. Cette approche plus humaine permet au film d’aller au-delà du simple film de maison hantée, en mettant en avant la dualité entre le devoir de protéger les autres et celui de protéger sa propre famille.
Une mise en scène qui joue sur la tension
Réalisé par Michael Chaves, déjà derrière La Malédiction de la Dame Blanche et The Conjuring: The Devil Made Me Do It, Last Rites reprend les codes qui ont fait le succès de la saga : une atmosphère lourde, une bande-son angoissante, et des effets visuels qui misent davantage sur la suggestion que sur l’excès de gore.
Certains critiques estiment que le film abuse un peu des jump scares et qu’il manque de réelles surprises scénaristiques. Mais il faut reconnaître que Chaves parvient à créer plusieurs séquences de tension mémorables, notamment autour du fameux miroir, qui devient presque un personnage à part entière.
Un duo d’acteurs toujours au sommet
Difficile d’imaginer The Conjuring sans Vera Farmiga et Patrick Wilson. Leur complicité, leur sincérité et leur engagement donnent à la saga un poids émotionnel rare pour un film d’horreur. Dans Last Rites, leurs personnages apparaissent plus fragiles, mais aussi plus attachants que jamais. La douleur, les doutes et l’amour qui les unissent transparaissent dans chaque scène, et c’est sans doute cette dimension humaine qui permet au film de toucher au-delà des simples frissons.
Accueil critique et succès en salles
À sa sortie, The Conjuring: Last Rites a connu un excellent démarrage au box-office, signant même l’un des meilleurs lancements pour un film d’horreur en 2025. Cela prouve que l’intérêt du public reste intact pour la franchise, plus de dix ans après ses débuts.
Du côté des critiques, les avis sont partagés mais globalement positifs. Beaucoup saluent la performance des acteurs, l’équilibre entre drame familial et horreur surnaturelle, ainsi que l’aspect conclusif du film. En revanche, certains reprochent un manque d’originalité et une certaine prévisibilité.
Une conclusion qui fait sens
Même si le film n’échappe pas à certains clichés, il parvient à boucler la boucle. En revenant sur les origines des Warrens, en intégrant leur fille Judy dans l’histoire, et en mettant en scène une menace directement liée à leur passé, Last Rites offre une véritable conclusion.
On peut regretter que le film ne prenne pas plus de risques artistiques, mais il est indéniable qu’il apporte une fin cohérente, respectueuse et émotive à une saga qui a marqué l’histoire récente du cinéma d’horreur.
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